IP sur quoi ?

Petit rappel

Les couches du modèle DOD Peut-être est-il bon de rappeler ici le modèle DOD, celui sur lequel TCP/IP s'appuie. Dans le cas qui nous occupe, c'est principalement la couche d'accès réseau qui nous intéresse.

IP s'appuie avec aisance sur Ethernet. Mais il est tout à fait possible de remplacer Ethernet par quelque chose d'autre.

PPP, Point to Point Protocol

Nous savons tous qu'une connexion Internet fonctionne correctement si l'on ne dispose que d'un simple modem RTC (Réseau Téléphonique Commuté). Dans ce cas, il faut disposer d'un client PPP, capable d'établir une connexion PPP avec les équipements du FAI.

Sous Windows, ce client apparaît comme un « client d'accès distant »

Connexions réseau sur Windows XP Voici typiquement ce que l'on voit sous Windows XP par exemple, lorsque l'on dispose à la fois d'une connexion de type « réseau local » et une connexion par modem RTC (ici « rtc Free ») Propriétés de la connexion PPP

Si l'on développe les propriétés de cette connexion RTC, voici ce que l'on voit: Un client PPP, capable de se connecter à des serveurs d'accès distants de type Windows 95/98/NT4/2000 (et XP bien sûr), mais aussi Internet. Quelques tribulations dans cette fenêtre montreront que l'on dispose ici de toutes les possibilités de TCP/IP

L'aspect de ces fenêtre diffèrera suivant la version de Windows, mais vous retrouverez les mêmes fonctionnalités sur toutes les versions, à partir de Windows 95.

Tout ceci pour bien montrer que TCP/IP peut sans problèmes s'appuyer sur PPP plutôt que sur Ethernet.

Et l'adresse MAC ?

L'adresse MAC, normalement, est inscrite « en dur » dans l'interface Ethernet. Dans le cas de PPP, il n'y a bien entendu pas d'adresse MAC écrite en « dur » sur votre machine, le serveur d'accès distant va combler cette lacune (service proxy ARP).

IP sur ethernet IP sur PPPA gauche, IP s'appuie sur Ethernet qui utilise un support de type 802.3.

A droite, IP s'appuie sur PPP qui utilise (par exemple) un support de type liaison série RS 232.

Remarques diverses

Ethernet et PPP n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est qu'ils peuvent supporter tous les deux IP.

Ethernet

Nous l'avons largement vu par ailleurs sur ce site, Ethernet est un support « communautaire ». les datagrammes circulent sur tout le réseau physique, tout le monde peut les voir passer, c'est juste la couche d'accès au réseau qui va, suivant l'adresse MAC du destinataire, décider de remonter ou non le datagramme aux couches supérieures. Cette technologie est très majoritairement utilisée sur les réseaux locaux.

PPP

Nous sommes en mode connecté point à point. Lorsque l'on utilise un modem RTC, depuis son PC jusqu'à l'équipement du fournisseur de services on utilise une ligne qui relie physiquement les deux machines et elles seules (au moins virtuellement, comme nous le verrons plus loin).

ATM, l'accès réseau qui travaille dans l'ombre

Le réseau France Télécom est un réseau ATM. C'est le même réseau qui sert aussi bien pour la téléphonie que le transport de données informatiques. ATM sait transporter des données de toutes natures. Autrement dit, lorsque vous communiquez entre un point A et un point B en utilisant le réseau FT, vous utilisez de l'ATM sans le savoir (et c'est tant mieux pour nous, ATM n'est pas une petite affaire).

  • ATM sait transporter de la téléphonie numérisée. Si votre téléphone travaille avec un signal analogique dans une bande passante de 4 KHz sur la fameuse « boucle locale », ce signal est rapidement numérisé avant d'être véhiculé par le réseau ATM. Il sera à nouveau transformé en signal analogique avant d'être injecté dans la boucle locale de votre interlocuteur. (Même chemin tortueux pour les signaux des modems RTC).
  • ATM sait aussi transporter des signaux vidéo numérisés, mais ce n'est pas notre propos.
  • ATM sait transporter des données informatiques:
    • « Directement », il existe des interfaces ATM qui permettent de construire un réseau informatique purement ATM.
    • « Indirectement », en transportant des datagrammes issus d'autres accès réseaux comme PPP ou Ethernet. Ces trames sont alors transportées sur ATM par le biais d'une couche d'adaptation (AAL comme ATM Adaptation Layer). Dans ce cas, ATM est parfaitement transparent et l'utilisateur peut avoir l'impression qu'il est sur un réseau Ethernet, même si ce n'est pas vrai. C'est le cas actuellement pour les Internautes.

ATM est un réseau dit « commuté ». Bien que ce soit un vrai réseau, au sens où les équipements sont connectés en réseau, il s'établit un chemin virtuel entre source et cible et pour les données qui transitent, tout se passe comme s'il y avait un « fil » qui relie directement et uniquement source et cible.

S'il est bon de savoir qu'ATM est partout dans notre vie d'Iinternaute, il est encore meilleur de savoir que l'on n'a pas trop besoin de s'en soucier.

Sans PPPoE

IP sans PPPoE Nous sommes dans cette configuration :

  • IP accède au réseau par Ethernet ;
  • Ethernet est transporté par ATM au moyen de la couche d'adaptation AAL5.

Pour le client connecté au Net par ce biais, tout se passe donc comme s'il était sur un réseau IP transporté par Ethernet, configuration identique à celle d'un LAN (Local Area Network).

Lors de la mise sous tension du poste client, si l'interface Ethernet est active, DHCP va faire son œuvre et le client récupèrera automatiquement une adresse IP, une passerelle par défaut, un DNS, bref, tout ce qu'il faut pour qu'il soit connecté au réseau. Lorsque tout se passe bien, cette opération est complètement transparente pour l'utilisateur et il se trouve « de facto » connecté au Net.

Il n'y a aucune procédure de « login » avec nom d'utilisateur et mot de passe, comme ça se fait avec une connexion PPP sur RTC.

Avec PPPoE

IP sur PPPoE Ici, nous sommes dans cette configuration :

  • IP accède au réseau par PPP ;
  • PPP est transporté par Ethernet ;
  • Ethernet est transporté par ATM au moyen de la couche d'adaptation AAL5.

Il y a une couche de plus, mais ATM peut continuer à être ignoré.