Entre le réseau câblé en coaxial, trop sensible aux perturbateurs électromagnétiques et l'ADSL, sorte de gageure technologique consistant à utiliser un support parfaitement inadapté au départ, le plan « France très haut débit » ne peut que passer par l'abandon des solutions déjà évoquées au profit d'une généralisation des réseaux en fibre optique. Dans le chapitre concernant la fibre, nous avons vu comment un ou plusieurs signaux optiques sont transmis d'un point à un autre dans une fibre.

Un rayon laser (lumière cohérente) est tout à fait assimilable à une fréquence porteuse que l'on va moduler. Ainsi, tous les concepts qui ont été présenté dans les Principes évolués peuvent être repris ici.

Si l'on considérait alors deux porteuses en quadrature, nous allons ici considérer la polarisation de la lumière. Les deux « sous-porteuses » vues plus précédemment sont remplacées ici par deux faisceaux laser de même longueur d'onde, mais polarisés en quadrature.

Un document accessible chez Cisco: «Comprendre la modulation optique cohérente » reprend succinctement ces concepts

Ici, la supériorité du média est évidente:

1. la fibre n'est pas soumise aux perturbateurs électromagnétiques;
2. l'atténuation du signal en fonction de la longueur du média est bien inférieure à celle des médias précédemment évoqués;
3. il est possible sur la même fibre de transmettre bien plus de porteuses optiques qu'il n'était possible sur le câble coaxial;
4. la fréquence des porteuses optiques permettent des largeurs de canaux de modulation bien plus larges.

Tout ceci faisant que le débit de données est sans commune mesure avec les solutions précédentes.

La façon dont la “Fiber va To The Home” peut adopter diverses stratégies. Voici, schématisés à l'extrême, quelques cas de figure possibles :

La première solution n'est bien entendu pas assimilable au concept FTTH, puisque la dernière partie de la distribution est toujours en cuivre. C'est une solution transitoire qui a été adoptée par SFR/Numericable de façon d'ailleurs pas toujours très transparente.

La seconde méthode, la plus répandue, est tout-à-fait conforme FTTH. Son principal risque, c'est le sous-dimensionnement du lien entre le centre de distribution et le répartiteur qui peut apparaître, si le nombre de clients sur le répartiteur devient trop important ou si tout simplement, tous les clients se décident à « pomper » un maximum de débit tous en même temps.

La troisième méthode, la plus favorable pour chaque client, n'est bien sûr pas la plus économique en terme de mise en place. Elle n'est donc que très rarement utilisée.

En ce qui concerne le nombre d'habitants par unité de surface, l'Insee, pour qui tout n'est que chiffre, définit quatre niveaux de densité:

La grille communale permet ainsi de distinguer quatre catégories de communes :

1. les communes densément peuplées,
2. les communes de densité intermédiaire,
3. les communes peu denses,
4. les communes très peu denses.

Les communes densément peuplées et les communes de densité intermédiaire constituent l'espace urbain ; les communes peu denses et les communes très peu denses constituent l'espace rural.

Pour ce qui est de la fibre, soyons clairs:

• les zones rentables pour les opérateurs (cas 1 et partiellement 2 vus plus haut) qu'ici nous considérerons comme des zones à forte densité;
• les zones peu ou pas rentables (le leste) qui seront des zones à faible densité.

Dans les zones à « forte densité », les quatre fournisseurs que sont Bouygues, Free, Orange et SFR (classement de façon purement alphabétique) ont développé chacun leur propre réseau.

Dans les zones à « faible densité », principalement les communes rurales ou des zones difficiles d'accès, pour atteindre les objectifs du Plan, il a été créé la notion de réseau RIP¹⁾. Plus d'informations à propos des RIP sur lafibreoptique.fr.

Pratiquement, [[https://www.lafibreoptique.fr/deploiement-carte-fibre-optique/operateurs-infrastructures|un opérateur d'infrastructure sera mandaté pour construire le réseau fibre qui sera ouvert aux fournisseurs d'accès (ceux qui proposeront des abonnements aux clients).

Il est clair que suivant que l'on se trouve dans l'un ou l'autre cas de “densité”, la fiabilité de la connexion dépendra de plus ou moins d'intermédiaires.